Table of Contents
Table des Matières

10000+ personnes ont trouvé leur job sur talent.io

Nous serions ravis de t’aider à trouver le job que tu mérites ! Pas de spam, juste des offres sur-mesure qui correspondent au rôle et au salaire que tu recherches.

S'inscrire

Tu en as probablement déjà vu passer sur Linkedin des gens qui t’expliquent que le part-time a changé leur vie.

Qu’ils ont désormais plus de temps pour eux, tout en gagnant plus d’argent.

Ça paraît presque magique.

DRH part-time, CMO part-time, mais aussi CTO part-time.

Ils sont de plus en plus nombreux à décider d’allouer leur temps à plusieurs entreprises en parallèle.

Là tu dois te dire :

"D’accord, mais ce sont juste des freelances en fait."

Tu n’as pas tout à fait tort, ce sont des freelances.

Mais il y a une différence fondamentale : jusqu’ici les freelances occupaient principalement des rôles opérationnels. Désormais, des postes stratégiques à haute responsabilité, comme le rôle de CTO, sont concernés.

Être dev’ freelance et délivrer du code le temps d’une mission, c’est ce qu’il y a de plus normal.

Mais comment peut-on être CTO d’une boîte, avec toutes les responsabilités que ça comporte (stratégie, management…) en ne lui allouant que quelques jours par semaine, voire par mois ?

Comment peut-on avoir un réel impact stratégique en étant externe à l’entreprise ?

Ce sont ces questions que l’on est allés poser à Kévin et Xavier, tous les deux CTO part-time.

La première question que l’on a eu envie de leur poser est simple :

Pourquoi avoir eu envie de devenir CTO part-time ?

Kévin :

Très tôt dans ma carrière j’ai eu envie de tester plein de choses. Je me suis rapidement lancé dans une aventure entrepreneuriale en co-fondant Yogosha, et en y occupant le rôle de CTO pendant plusieurs années. Quand j’ai quitté Yogosha, j’ai eu envie de tester encore de nouvelles choses, mais aussi d’avoir plus de temps pour des projets perso. Je me suis progressivement lancé dans des missions part-time.

Xavier :

En 2019, après avoir été CTO full-time pendant plusieurs années, j’avais envie de pouvoir mieux gérer mon temps, et surtout d’évoluer dans plusieurs environnements différents en ayant un impact fort. Je me disais :"si je bossais pour 2 boites en parallèle, en travaillant 4 jours par semaine je serais content”. J’ai sauté le pas début 2020, et j’en ai profité pour élargir mon scope au produit également.

Spoiler Alert: en 2022, Xavier est repassé en CDI. On t’explique pourquoi à la fin de cet article.

🤔 Devenir CTO part-time sans avoir été CTO full-time, c’est faisable ?

Commençons par briser un mythe : on ne devient pas (un bon) CTO part-time sans avoir été CTO full-time au préalable.

Xavier et Kévin ont près de 10 ans d’expérience chacun en tant que CTO.

C’est un rôle qui nécessite d’avoir de l’expérience.

En réalité, un CTO part-time doit être un CTO sous stéroïdes.

Pourquoi sous stéroïdes ?

Parce qu’il doit jouer le rôle du CTO, mais en faisant tout plus rapidement, car il a peu de temps pour agir.

Le temps de la mission, soit souvent quelques mois maximum.

Pour chaque mission, il doit être capable d’identifier très rapidement les problèmes d’une équipe, et surtout être force de proposition pour régler ces problèmes.

Et c’est ce que viennent chercher les entreprises clientes : de l’expertise, et de l’expérience.

Kévin confirme :

“En part-time, tu n’as pas beaucoup de temps pour analyser l’environnement, l’équipe, etc. Tu dois être capable d’identifier rapidement là où tu peux apporter le plus de valeur à ton client, avec le budget et le temps qu’on te donne.
Avoir été CTO full-time m’aide forcément à éviter les erreurs, et mieux déceler les problèmes à régler.”

⭐️ Part-time ou non, un CTO reste un CTO

Tu l’as compris, être CTO part-time ça ne s’improvise pas.

Ce n’est pas parce que c’est du part-time que c’est plus simple. Au contraire !

Alors attention à ne pas griller les étapes, comme le souligne Kévin :

“Pas mal de lead devs me contactent pour devenir CTO part-time sans passer par la case CTO full-time, et je trouve ça un peu inquiétant. Il faut vraiment rappeler que le rôle d’un CTO, c’est être là pour faire l’interface entre business et tech.

Donc avant de devenir CTO - qui plus est part-time - il faut vraiment développer, renforcer, et prouver sa compétence business.
T’es pas juste là pour apporter de la tech, t’es là pour mettre la tech au service du business. ”

Se lancer en tant que CTO part-time trop vite, en négligeant cette dimension, c’est une erreur qui peut coûter cher.

Qu’il soit full-time ou part-time, le CTO est là pour avoir un impact business, et co-piloter la stratégie de la boîte.

Il va aussi te falloir une solide expérience en gestion d’équipe, comme l’explique Xavier :

“Moi par exemple je ne développe pas. J’anime mes tech leads et mes devs, je les fais bosser sur les bons sujets, mais je ne vais pas dans le code. Je considère que c’est trop compliqué de faire du code et d’avoir la prise de recul nécessaire. Faire progresser l’équipe au service du business, c’est ça le rôle d’un CTO selon moi.”

💡 Petit aparté avant d’aller plus loin

À ce stade de l'article, tu as peut-être ce genre de réflexions : ça va me prendre des années d’être CTO part-time, c’est énormément d’investissement, etc.

Notre conseil : identifie bien tes envies dès maintenant 👇

  • C’est le côté part-time qui t’intéresse, plus que le rôle de CTO ? Tu peux très bien démarrer des missions en freelance qui correspondent à ton poste actuel, sans chercher à être forcément CTO.
  • À l’inverse, tu es certain de vouloir être CTO part-time ?
    • Si tu as de l’expérience en tant que CTO, tente l’aventure !
    • Sinon, commence à développer ta connaissance business, pour pouvoir devenir CTO puis pourquoi pas part-time par la suite. Kévin a pris le temps de te joindre quelques uns de ses livres business de référence ci-dessous !
Si tu veux des explications sur les livres, écoute le vocal de Kévin que tu peux trouver dans l'article original ici

🧐 Quelles boites font appel à des CTO part-time ? Et pourquoi ?

La plupart du temps, il s’agit de petites startups en développement entre 10 et 50 salariés, qui n’ont pas encore de CTO.

Elles ont en général une petite équipe tech, et un objectif commun : augmenter la delivery de l’équipe.

Pour ça, elles souhaitent faire appel à quelqu’un d’expérimenté, pour comprendre les problèmes, revoir les process de l’équipe, créer une roadmap.

Mais aussi limiter la dette technique.

Bref, leur faire éviter des erreurs qui leur feront perdre du temps et de l’argent.

“Alors pourquoi ne pas prendre un CTO full-time tout simplement ?”

Plusieurs raisons expliquent ce choix :

  1. L’équipe est petite et ne nécessite pas que le CTO soit présent 5j/5.
  2. Un budget serré qui ne permet pas de recruter un CTO full-time


Mais d’autres configurations existent. Le CTO part-time peut parfois être :

  1. Un CTO “de transition”, après le départ du CTO dans une scale-up.
  2. Un renfort temporaire pour le CTO full-time.
  3. Un renfort pour une boite qui souhaite tester le développement d’un side project ou mener un projet spécifique (ex : refondre un SI). Le CTO part-time vient structurer et démarrer le projet.

⚔️ La posture du CTO part-time n’est pas simple

On l’a dit, un CTO part-time est avant tout un CTO.

Mais sa posture n’est quand même pas tout à fait la même.

1. Il doit avoir un impact stratégique, tout en étant externe

Le CTO part-time est à la fois au comité de direction et prestataire externe.

Il n’est présent que quelques jours par semaine, voire par mois, mais doit réussir à avoir un poids sur la gouvernance et la stratégie de l’entreprise.

C’est la dualité de son rôle.

Et parfois, il se rend compte que le problème du client se situe au niveau de sa gouvernance, et pas spécifiquement de la tech. Il doit être capable de le dire.

Globalement, du moment où il fait son pitch au client, jusqu’à la fin de la mission, le CTO part-time doit constamment challenger ce que le client (souvent le CEO) lui demande.

“Il faut vraiment beaucoup de pédagogie quand on challenge les demandes, et toujours redemander au client : qu’est ce que vous voulez résoudre ? Parfois il faut même challenger le besoin d’un CTO en lui-même. Ça m’est arrivé de dire à un prospect : là vous avez besoin d’un lead dev’ et pas d’un CTO.
2. Il doit gérer une équipe, sans être tout le temps présent

Xavier nous explique la difficulté de cette posture :

“Ce qui m’intéresse le plus, c’est la gestion d’équipe. Or, en part-time, t’as beau t’impliquer à 200%, c’est difficile d’enlever l’étiquette de prestataire externe aux yeux de l’équipe. Il y a même des enjeux légaux : par exemple, c’était compliqué de pouvoir mener des entretiens annuels en tant qu’externe.”

Sur des missions plus long terme, c’est plus simple de devenir un membre de l’équipe à part entière. Mais ça peut créer d’autres enjeux, comme l’explique Kévin :

“T’as un pied dedans un pied dehors. Tu n’es pas là 2 jours par semaine, mais les gens considèrent que t’es censé être au courant de ce qui s’est passé. Tu peux te sentir coupable de pas être là pour l’équipe. Perso, je laisse mon Slack ouvert dans ces cas-là, mais c’est pas forcément simple à gérer si t'as une autre mission en parallèle.”
3. Il est à l’initiative de projets, mais n’en voit pas toujours le résultat

Ça peut être frustrant, mais la durée des missions implique que le CTO part-time quitte l’entreprise avant même de voir l’impact long-terme de ses actions.

4. Il peut être vu comme l’homme ou la femme providentiel·le

Le CTO part-time coûte cher.

En conséquence, les attentes des clients sont extrêmement élevées.

A tel point qu’ils pensent parfois que le CTO part-time va régler tous leurs problèmes.

Kévin :

“On considère que t’es la personne la plus sachante. Du coup, parfois, tu n’es pas du tout piloté, tu dois être très autonome et force de proposition. Mais il faut bien rappeler au client que tu n’es pas un homme providentiel, malgré toute ton implication.”

🎯 Comment trouver et closer des clients ?

Le plus important : la recommandation et le bouche-à-oreille, comme le dit Xavier :

“Le fait d’avoir monté des startups avant, ça m’a permis de me créer un réseau qui me sert encore aujourd’hui à trouver des missions. J’anime aussi un club tech, j’ai co-fondé une communauté qui s’appelle CTO de Lyon, et je fais tout ça par plaisir. Mais c’est sûr que ça m’aide ensuite à trouver des opportunités. Et ensuite la qualité de ton travail fera fonctionner le bouche-à-oreille.
Pour closer, Kévin conseille surtout d’être honnête et de rassurer le prospect :
“Je suis honnête, je leur dis : je ne vais pas résoudre tous vos problèmes, je n’ai pas de baguette magique, mais je vais mettre le maximum d’énergie pour avoir le meilleur ratio temps passé/valeur produite.
Et je les rassure en leur disant que je fais de la tech uniquement pour le business. C’est ce pour quoi ils font appel à moi, pour avoir un impact business.
Et bien sûr, le fait d’avoir été CTO full-time au préalable a un impact sur ma capacité à convaincre. Ça rassure les clients.”

Bonus : même s’ils le font peu par manque de temps, Kévin et Xavier conseillent de s’investir dans le personal branding, notamment via Linkedin, pour attirer des clients.

💰 Et ça paie bien, CTO part-time ?

C’est l’aspect qui donne envie à beaucoup de monde de devenir freelance : l’argent.

Kévin est transparent là-dessus :

Je suis autour de 1000€ de TJM. Mais parfois je diminue mon TJM s’il s’agit d’une mission longue.”

Dans ces conditions, ça peut être tentant de suivre la tendance pour tenter de devenir CTO part-time. Mais Xavier nuance :

“Tu gagnes effectivement plus en freelance qu’en CDI, mais c’est compliqué de tenir si le seul moteur c’est l’argent. Aujourd’hui on peut se dire “être part time CTO c’est l’eldorado”, mais pas forcément. Il ne faut pas suivre une tendance, il faut suivre ses envies. Évidemment que la rémunération c’est très important, mais ce qui m’a mené là, c’est pas l’argent mais plutôt ma volonté de mieux gérer mon temps.”

Et il ne faut pas oublier qu’en tant que prestataire externe, tu n’as pas accès aux BSCPE, et autres avantages d’un package.

Kévin, Xavier, c’est quoi la suite pour vous ?

Le plus gros avantage du part-time pour Kévin et Xavier, c’est la liberté d’organisation et la diversité des missions.

Pour autant, Kévin ne se projette pas forcément dans ce rôle sur le long terme :

“Je suis dans une phase exploratoire, je ne sais pas si je veux être CTO de métier, entrepreneur, ou même si je veux retourner en full-time dans une boite un jour. J’aime bien avoir plein de projets, j’ai une grosse appétence business, mais je me suis aussi récemment lancé dans du bénévolat tech pour des associations comme Camp-to-camp par exemple.

Xavier, lui a fait le choix de reprendre un CDI :

“Après 2 ans de part-time, j’avais besoin de retrouver un cadre. Même si j’étais pleinement impliqué et engagé en tant que part-time, je trouvais quand même que je n’avais pas la même légitimité que quand j’étais CTO full-time.
Ce qui m’intéresse c’est de m’occuper d’une équipe, d’aider les gens à s’éclater, et à devenir meilleurs. Je voulais retrouver cette relation hiérarchique officielle, et ne pas juste être en mission. Je me suis rendu compte que j’avais besoin de sentir que c’est mon aventure, mon équipe.

Mais ce qui est inspirant chez Xavier, c’est qu’il suit ses envies avant tout.

Son envie de gérer son temps et d’avoir d’autres activités en parallèle est toujours une priorité, même en CDI :

“Je suis devenu CTO part-time parce que je voulais avoir du temps perso et avoir d’autres activités. Mais en CDI, je négocie pour avoir la même chose : je travaille 4 jours sur 5, et je consacre le reste de mon temps à animer mes communautés et à faire du coaching de CTO à côté. Tant que je peux bosser comme j’ai envie, et que je deviens pas juste un matricule, ça me va. Le statut (CDI ou freelance) a finalement peu d’importance.

No items found.